mercredi 22 février 2017

Coup de cœur : sorcière de la Nature, sorcière des Brumes

Je ne connaissais pas Lene Kaaberböl, mais la jolie couverture du premier tome de sa série Sorcière des brumes ; L'épreuve du feu m'a attiré et la perspective de lire un(e) auteur(e) scandinave m'enchante toujours ! Publié chez Bayard au mois de janvier cette série est notre chouchoute du moment !

Paillettes incrustées ! (visible uniquement en vrai)


C'est l'histoire de Clara Ask, douze ans. Un matin, sortant de la maison pour rejoindre l'école, elle se fait attaquer par un immense chat noir. Ni une, ni deux, sa mère l'emmène chez le médecin pour la soigner. Si seulement c'était si simple... après un deuxième attaque par une créature plus mystérieuse et encore plus effrayante, la mère de Clara n'a pas d'autre choix que d'emmener sa fille chez sa tante, Isa. Perdue au milieu de la nature et des animaux, Isa est une guérisseuse. Pour plus de sécurité, Clara va rester avec elle quelques jours. C'est ici que l'aventure commence...

L'épreuve du feu est le premier roman d'une série prometteuse, centrée autour de la nature, abordant le thème de la confiance en soi, de l'amitié et bien sûr... de la sorcellerie ! L'écriture est douce mais les scènes d'action peuvent nous faire frissonner. La lecture apporte un certain apaisement, un bol d'air pur et de l'espoir. À expérimenter dès 9 ans !

L'auteure, Lene Kaaberbol
Sorcière des brumes T.1 L'épreuve de feu - de Lene Kaaberbol aux éditions Bayard - 13.90€

samedi 18 février 2017

Le classique du mois #2 Moby Dick, de Herman Melville

Ce mois ci c'est du lourd avec à l'honneur : Moby Dick d'Herman Melville !



Vous en avez forcément entendu parlé mais l'avez vous déjà lu ? 

Souvent vite catalogué dans les romans d'aventure (même si il en fait indéniablement parti), genre trop mésestimé, on pourrait être amené à penser que l’enchaînement des péripéties peut comme c'est le cas parfois cacher une prose malhabile soutenue plus par le rythme que par sa qualité littéraire. Or ici c'est l'inverse ! Melville au sommet de son art use du langage avec profusion (il s'agit d'un des livres le plus dense en termes de vocabulaire), justesse et maîtrise. D'un rythme lent qui s’accélère peu à peu jusqu’à l'explosion finale il nous mène tel un bateau soumis aux caprices de la mer. D'une écriture audacieuse, d'une richesse et d'une poésie grandiose ce livre a tout du chef d'oeuvre.


Ismaël, appelons le comme ça, s'embarque à bord du baleinier Le Péquod pour une saison de chasse. Une entreprise à risque car la concurrence et les conditions de travail sont rudes dans ce métier. Il est en effet rare qu'un équipage revienne complet après toute une saison à braver la mer et ses humeurs, tout en chassant les géants qui l'habitent. A la recherche de lui même le voila mené dans la folle quête du redoutable capitaine Achab : capturer et tuer Moby Dick, la plus grande et la plus intelligente des créatures marines, devenue un mythe tellement peu de gens peuvent témoigner de son existence. Mais ce n'est pas le cas de notre capitaine qui non seulement a déjà croisé le monstre mais lui a également laissé sa jambe.

Paul Lasaine



Récit initiatique, quête de soi, conte moderne, c'est également pour son époque une véritable encyclopédie de la mer et de la chasse à la baleine. 

En bref c'est un incontournable que vous auriez tort de ne pas (re)lire !!






mercredi 15 février 2017

Le fond de la bibliothèque qui va vous faire voyager !

Mange, prie, aime d'Elizabeth Gilbert.



Elizabeth Gilbert est une trentenaire en apparence épanouie: elle est mariée, propriétaire d'une immense maison dans le New Jersey et une journaliste voyageant aux quatre coins du monde. Pourtant elle ressent un malaise. Les choses font qu'elle devrait vouloir un enfant, mais elle n'en veut pas. Elle se rend compte qu'elle n'aime plus son mari et que sa grande maison lui semble vide. 

Un divorce douloureux et une liaison chaotique plus tard, Elizabeth ne se reconnaît plus et ne sait plus quel sens donner à sa vie. Dans une librairie, elle tombe sur un dictionnaire d'italien et décide d'apprendre la langue car elle sent que c'est ce qu'elle a envie de faire. Dans son bain, elle répète des mots et décide qu'elle doit aller en Italie. C'est alors qu'elle prend conscience que pour se reconstruire, il faut qu'elle prenne le temps de réfléchir sur elle et sur ce qui compte dans sa vie. 

Elle s'accorde alors de passer quatre mois dans trois pays différents: l'Italie, pour les plaisirs de la nourriture, du soleil et de cette langue chantante, l'Inde, pour la spiritualité et l'Indonésie... parce qu'un vieux guérisseur lui a dit qu'elle reviendrait un jour y passer trois ou quatre mois !


En Italie, elle se fait des amis, prend dix kilos, goûte la meilleure pizza de Naples, mange une dinde au petit déjeuner pour Thanksgiving et retrouve peu à peu sa joie de vivre. 

En Inde, elle vit dans l'ashram de son gourou spirituel, dans lequel on pratique le yoga et la méditation toute la journée. 
Enfin, en Indonésie, à Bali, elle devient la professeure d'anglais du vieux guérisseur qui en échange lui transmet son savoir et lui apprend la méditation à la balinaise. C'est aussi sur cette île paradisiaque qu'elle fera des rencontres qui changeront sa vie. 

Loin d'être un récit mielleux, ce roman autobiographique est un voyage intérieur dont l'écho résonnera chez nombre d'entre nous. Qui n'a jamais traversé une crise existentielle ? Qui ne s'est jamais demandé ce qu'il faisait là ? Elizabeth Gilbert, grâce à son expérience, nous aide à réfléchir plus profondément à notre quotidien. On peut tout quitter pour partir faire le tour du monde, ou on peut trouver le petit rien qui manque à notre vie.


Ecrit simplement mais merveilleusement documenté, Mange, prie, aime est un récit inspirant à mettre entre toutes les mains !


Le roman a été adapté à l'écran avec la délicieuse Julia Roberts.

mercredi 8 février 2017

Coup de cœur : pour les néophytes, les passionnés, des plantes en pagaille !



En 2015, Katie Scott (illustratrice) et Jenny Broom (écrivaine) nous avaient enchantées avec Animalium, véritable musée de papier paru aux éditions Casterman. Cette année, Katie Scott s'associe à Kathy Willis pour nous dévoiler les secrets et particularités des plantes avec toujours autant de poésie, voici Botanicum.




Le format particulièrement grand est la première chose que l'on remarque dans cet ouvrage. Une couverture dure, un dessin imitant des gravures et des coloris vintages renforcent l'aspect précieux du livre. Après la page de garde, les pages de titres, une préface nous présente simplement la diversité des plantes et nous invite à nous "promener dans les allées de ce jardin" pour en découvrir tous les secrets.



Le sommaire découpe le livre en neuf parties. Tout d'abord, l'entrée et son Arbre de la vie. Une introduction, une fantastique illustration sur deux pages et une explication. Ensuite, sept galeries présentent les Premières plantes, les Arbres, les Palmiers et cycadophytes, les Plantes herbacées, les Graminées, quenouilles, cypéracées et joncs, les Orchidées et broméliacées, et la dernière s'intitule "s'adapter à son environnement" et présente quelques espèces particulièrement résistants. Enfin, la bibliothèque qui comporte un index et une présentation des auteures.



On pourrait s'attarder encore très longtemps sur le pourquoi du comment Botanicum est une merveille, à quel point il est magnifique et indispensable dans toute bibliothèque, d'enfant dès 6 ans ou d'adulte, etc. Le meilleur moyen de nous arrêter, c'est encore de venir le découvrir en vrai !

Botaniquement vôtres !



Botanicum, de Katie Scott et Kathy Willis aux éditions Casterman, 25€


mercredi 1 février 2017

Coup de cœur : la violence au service de la poésie

Lire un livre d'Édouard Louis, ce n'est pas une mince affaire. Ce jeune auteur et sociologue français s'était fait connaître en 2014 avec un roman largement autobiographique ; En finir avec Eddy Bellegueule. Il a rencontré beaucoup de succès malgré la dureté de son histoire. Edouard Louis continue de réussir avec son deuxième roman, Histoire de la violence, publié comme son prédécesseur aux éditions du Seuil.

Même si Histoire de la violence porte bien son titre, il est difficile de savoir à quoi s'attendre lorsque l'on débute la lecture. Edouard Louis nous raconte son viol un soir de Noël. Enfin, il le fait majoritairement à travers le récit qu'en fait sa sœur, Clara, à son mari. Ainsi s'opposent deux langages : celui châtié d'Edouard Louis, en parisien qui se veut bourgeois et celui de sa sœur, plus familier, aux accents picards. Le récit prend un tournure particulière quand il est raconté par un personnage, et commenté par un autre. Il devient plus fort.



La structure du roman est bouleversante, tout comme les langues utilisées. La prose d'Edouard Louis est poétique et lumineuse. Même pour traiter un sujet si dur et si abjecte. Histoire de la violence est quelque chose de vrai, de fort, de dérangeant. Un certitude : Edouard Louis est un auteur à découvrir, à suivre, à lire.


Histoire de la violence, d'Edouard Louis aux éditions Seuil, 18€