mercredi 29 mars 2017

Coup de cœur : Goolirck,encore et toujours

Hourra, les éditions Anne Carrière publient le nouveau roman de Robert Goolrick ! Découvert chez nous avec Arrive un vagabond, adoré avec La chute des princes et Féroces, l'américain fait partie de nos auteurs fétiches. Aujourd'hui, il nous offre une histoire qui se déroule au XXème siècle. Est-ce une histoire d'amour ? D'argent ? De désespoir ? Un peu de tout ça. Brillamment écrit évidemment !

Voici l'histoire de Diana Cooke, née en 1900 dans une maison magnifique, issue d'une grande et vieille famille du Sud des États-Unis. Malheureusement, sa famille est couverte de dettes et le seul moyen pour ses parents de sauver leur honneur est de sacrifier leur fille. Diana sera donc mariée, avant ses vingt ans à un certain Capitain Copperton, richissime mondain. Sauvant sa famille, la jeune fille s'assure un futur triste à en mourir malgré les fêtes incroyables dont elle profite.

Après l'incendie ne s'arrête pas là, et va chercher des sentiments beaucoup plus profonds que l'amour frustré. Robert Goolrick n'a pas son pareil pour faire peser une tension au fil des pages. Il règne toujours un climat tendu, on s'attends au drame, qui arrive en temps voulu.

Le clou du spectacle : une nouvelle inédite en France dans laquelle il partage une année de sa jeunesse. Enfant des 50's Robert Goolrick s'attache aux outsiders et le portrait qu'il nous fait de trois de ses amies en témoigne.

Après l'incendie, de Robert Goolrick aux éditions Anne Carrière - 22€



vendredi 24 mars 2017

Coup de coeur : Poupée iranienne

Ces dernières années connaissent un essor de littérature iranienne. Notamment depuis Persepolis de Marjanne Satrapi en 2002, récemment il y a eu Désorientale de Négar Djavadi et aujourd'hui Marx et la poupée de Maryam Madjidi. Les éditions du Nouvel Attila nous offrent ce magnifique roman !


Tout commence dans le ventre de la mère, pendant la révolution iranienne. Maryam entend parler de communisme, de fabrication des tracts, et assiste à de violente manifestations. Six après sa naissance, ses parents n'en peuvent plus. Tous les trois se réfugient en France, pays de la liberté d'expression. Maryam et ses parents découvrent ce pays et essaient tant bien que mal de se fondre dans le décor.

La jeune femme va étudier, voyager, enseigner. Au fil des pages on en apprends plus sur le sentiment de différence qu'un(e) éxilé(e) peut ressentir, sur la relation d'amour/haine qui peut exister entre deux cultures. Entre souvenirs et espoir Maryam Madjidi nous touche, son écriture poétique, onirique, drôle et sensible nous fait sourire et pleurer. On tremble, on se réjouit. On ne le lâche plus et on le conseille plus que vivement !!

samedi 18 mars 2017

Le classique du mois #3 Un lieu à soi, de Virginia Woolf



Écrit en 1928, A Room of one's own, d'abord traduit Une chambre à soi par Clara Malraux, est une série de conférences données par Virginia Woolf à l'Université de Cambridge.


Sorti en janvier 2016, l'édition que nous vous proposons ce mois-ci est une nouvelle traduction de Marie Darrieussecq, autrice française. (Eh oui ce terme d'autrice peut vous choquer mais il est malgré tout aujourd'hui revendiqué par de nombreuses écrivaines et était en vigueur au XVIe siècle !). En effet, Marie Darrieussecq s'est penchée sur ce texte et a tenté de le moderniser et de lui apporter plus de justesse. Cela commence par le titre: a room ne veut pas dire une chambre en français, mais bien une pièce. Dans son introduction, l'autrice explique que "pièce à soi" aurait été malheureux en français, tout comme "un endroit à soi". Elle a donc finalement opté pour "lieu", qui met en valeur l'idée originelle de Virginia Woolf: une femme a besoin d'un lieu bien à elle pour écrire. Car ce lieu peut prendre la forme qu'il veut: un bureau, un studio, un atelier d'écriture en ville... Mais pas une chambre qui a déjà sa fonction de pièce et qui réduit l'importance de l'activité d'écrire. 

C'est autour de cette idée principale que l'essai se construit, plus le fait qu'une autrice a besoin d'argent pour être libre de pratiquer son activité. 
Virginia Woolf l'explique avec humour dans son essai que l'on peut même qualifier de pamphlétaire. Celui-ci est composé de six chapitres dans lesquels nous suivons le fil de la pensée de l'autrice. Elle commence à nous dire (car ce texte est très oral, du fait qu'il s'agisse de conférences) qu'on lui a demandé de parler des Femmes et de la fiction, et que ce thème l'a amenée à se poser une multitude de questions: pourquoi les hommes boivent-ils du vin à table et les femmes de l'eau ? Pourquoi les auteurs sont-ils si fascinés par les femmes quand les autrices ne parlent presque jamais d'hommes dans leurs textes ? Et ainsi de suite jusqu'à une réflexion très poussée sur la condition des femmes.


Pourquoi le(re)lire ? Un lieu à soi est considéré comme un des essais majeurs du féminisme. Outre le fait que Virginia Woolf est en soi une autrice que tout le monde devrait lire (en toute objectivité), le choix de ce texte permet de comprendre la pensée d'une femme en 1928 sur la situation de ses semblables, les difficultés qui existaient alors pour vivre de son activité d'écrivaine mais surtout les échos qu'on retrouve aujourd'hui sur la place des femmes dans la société, le monde du travail ou le monde des artistes. Ce texte frais et incisif est toujours d'actualité à bien des égards et mérite pleinement votre attention !


Bonne lecture !



samedi 11 mars 2017

Coup de cœur : art et énigmes existentielles

Grâce à la Maison de la Poésie, nous pouvons aujourd'hui vous présenter un livre ET une auteure, de façon spéciale. Niña Weijers y était en effet invitée pour promouvoir son premier roman, Les conséquences le mardi 21 février. Étaient également présent, Marie Darrieussecq et Christophe Ono-Dit-Biot pour alimenter une discussion autour de l'Art, du danger qu'il peut représenter et de sa place dans les médias, celle des femmes, de la disparition des corps, et bien sûr, un peu de politique !


Niña Weijers, trentenaire néerlandaise est très souriante. Un peu intimidée et vêtue d'une robe fleurie, elle nous explique dans sa langue que son premier roman comporte des éléments autobiographiques, et d'autres parfaitement inventés. L'auteure nous offre donc une vision d'Amsterdam encore inédite. Les conséquences, c'est l'histoire de Minnie Panis, jeune plasticienne à succès malgré elle. En vogue (et dans Vogue, mais ça c'est une autre histoire), Minnie se pose également beaucoup de questions sur la vie, les rôles que chacuns endossent et beaucoup d'autres choses. Lorsqu'elle reçoit une lettre étrange lui faisant part d'un traitement médical qu'elle aurait suivi autour de ses sept mais dont elle n'a aucun souvenir, le roman prends une autre tournure. Plus énigmatique, plus new-age.

Les conséquences aborde l'art, l'identité, l'amour, l'enfance. Ajoutez à cela de nombreuses références culturelles, des critiques construites et une langue maîtrisée qui font s’enchaîner les phrases sous nos yeux. À tel point que je me suis retrouvé plusieurs fois à relire une phrase, une page, pour en saisir l’ampleur, la beauté. C'est un premier roman, qui connais déjà un grand succès dans son pays natal, et on ne peut qu'être confiant quant à son accueil français !

J'ai terminé ma lecture le lundi soir. En rentrant chez moi le mardi, après la soirée donc, je n'avais qu'une envie : le relire ! Qu'attendez-vous ?






mercredi 8 mars 2017

Événement : Journée des droits des femmes


Comme chaque année, le 8 mars célèbre les droits des femmes. Même si c'est un combat continu, nous en avons profité pour dresser une table sur le sujet ! Un rassemblement d'essais, bandes dessinée, romans, témoignages, biographies, etc. Voici quelques titres plus en détails !


Chimamanda Ngozi Adachie, véritable auteure coup de cœur :
Americanah est un roman. C'est l'histoire d'Ifemelu, nigériane partie aux États-Unis pour terminer ses études. Elle va y rester une quinzaine d'année et au début de l'histoire, elle a décidé de rentrer au pays. Americanah nous raconte son histoire, son parcours, ce qu'elle a vécu chez les américains ainsi que les tribulations de son fameux blog sur les noirs américains et non américains. Voici une merveille de réflexions sur le racisme, et la condition sociale de Lagos à Philadelphie en passant par Londres, pleine d'humour et d'amour !

Chère Ijeawele ou un manifeste pour une éducation féministe est un court texte (78 pages) très touchant sous forme de lettre. Voici donc des conseils afin d'élever son enfant avec des principes féministes, illustrés par des exemples concrets et sans tomber dans l’extrémisme.

Nous sommes tous des féministes est un texte encore plus court ! Il s'agit d'un discours que l'auteure à prononcé lors d'une conférence TEDxEuston en 2012. Il précède Les marieuses, une courte histoire qui parle d'une femme ayant quitté sa situation au Nigéria pour suivre un homme aux États-Unis.

Les Femmes qui écrivent vivent dangereusement :
Après les femmes qui lisent, qui pensent et qui aiment, voici les femmes qui écrivent ! Après un historique des femmes dans la littérature, Laure Adler & Stefen Bollmann nous en présentent plusieurs de toutes les époques, illustrations à l'appui. Un très joli livre, approfondissant nos connaissances sur certaines auteures, nous en faisant découvrir d'autres.

Le Fight Club féministe, manuel de de survie en milieu sexiste :
Ici, le féministe est abordé avec humour mais sans minimisation. L'américaine Jessica Bennet donne des conseils, des exemples actuels, des réponses aux inégalités qui se présentent au quotidien. Un manifeste efficace à lire dans l'ordre ou non !

Très intime: 
Ina Mihalache, alias Solange te parle, publie son deuxième livre. Elle est partie à la rencontre de femmes de 18 à 46 ans pendant plusieurs mois pour discuter avec elles de leur sexualité et de leurs relations amoureuses. Des conversations sans tabou qui libèrent la parole de la femme. 

Calamity Jane, Marie Curie et Cléopâtre : 
Les éditions Quelle Histoire n'oublient pas les femmes dans leurs biographies à destination des 6-10 ans ! Ils pourront découvrir le destin exceptionnel de ces femmes qui ont marqué l'Histoire !

Ainsi soit-elle et Le Féminisme au masculin:
Benoîte Groult est une figure essentielle du féminisme. Plein d'intelligence et d'humour, ces deux textes écrit dans les années 70 soulèvent des questions qui sont (malheureusement) toujours d'actualité aujourd'hui .

Beauté Fatale:
Mona Chollet est journaliste et elle a analysé toute la presse (féminine ou pas), la publicité, les blogs, les séries... Et explique comment la sphère culturelle tend à maintenir une logique sexiste. Une enquête passionnante !

Libre comme un homme: 
Voici le récit du combat militante pour la démocratisation de la pilule contraceptive : un véritable chamboulement pour l'émancipation et la libération de la sexualité des femmes.

Le deuxième sexe:
Doit-on encore présenter ce monument de la littérature féministe ? Simone de Beauvoir ? Dans le premier tome, l'auteure s'appuie sur des données biologiques, physiologiques ou historiques. Dans le second, elle parle plus de ses propres expériences. "On ne naît pas Femme, on le devient" ! 

Not that kind of Girl:
La créatrice de la série (géniale) Girls, Lena Dunham, passe en revue les 28 années de sa vie qui l'ont façonnée. Entre échecs et réussites, TOC et bourrelets, c'est avec beaucoup d'humour raconte son parcours.

Le pouvoir au féminin: 
Elisabeth Badinter dresse le portrait de Marie-Thérèse d'Autriche, mère de Marie-Antoinette. Celle-ci régna pendant 40 ans et dut conjuguer trois vies en une: épouse d'un mari volage, mère de 16 enfants et souveraine toute puissante. 

Les Gros Mots du féminisme:
Sorti en octobre 2016, cet ouvrage propose un abécédaire des mots du féminisme avec de nombreux ajouts aux termes que l'on connaissait jusqu'ici: on retrouve par exemple les mots friendzone ou slutshaming! Toujours avec humour, ce livre explique ce qu'être féministe signifie aujourd'hui. 

Olympe de Gouges:
Cette magnifique biographie dessinée de Catel et Boquet nous fait découvrir Olympe de Gouges, considérée comme la fondatrice du féminisme au moment de la Révolution Française, et trop vite oubliée par l'Histoire. 

Culottées tomes 1 et 2:
On ne vous présente plus les bandes-dessinées de Pénélope Bagieu ! Coup de cœur depuis leur sortie, ces deux tomes présentent la vie de femmes au destin extraordinaire. Connues ou pas, elles ont toutes en commun d'avoir suivi leurs envies ou leur instinct, menant leur vie comme elles l'entendaient ! 

Et pour terminer plusieurs romans ou essais parfaits pour compléter votre bibliothèque féministe: 

King Kong théorie, de Virginie Despentes
Une chambre à soi, de Virginia Woolf
Reflet dans un œil d'homme, de Nancy Huston
et Un été sans les hommes, de Siri Hustvedt.