jeudi 25 septembre 2014

Un roman flamboyant

Qui dit rentrée dit nouveautés de nos auteurs fétiches ! Pour ma part, le nouveau roman de Siri Hustvedt était un réel événement puisque à cette occasion, j'ai pu la rencontrer à la maison de la poésie au début de l'été. Je n'ai pas commencé tout de suite son Monde flamboyant, sachant qu'il allait être bon et que je ne pourrai le découvrir qu'une seule fois.
Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Siri Hustvedt est une poétesse, romancière, essayiste (et plus encore), américaine, marié depuis plus de vingt ans à Paul Auster. S’intéressant aussi à la psychologie, la philosophie ou les neurosciences, Siri Hustvedt fait de ses romans des œuvres complètes.



Un monde flamboyant, c'est l'histoire de Harriet Burden, une artiste plasticienne, veuve, qui ne trouva pas la reconnaissance qu'elle aurait voulu de son vivant, tant pour son art que pour elle-même. Approchant la soixantaine, elle décide de se lancer dans un nouveau projet intitulé "Masques". Pour le mener à bien, elle collabore avec trois hommes différents afin de leur faire endosser le rôle d'artiste à sa place. Ce faisant, elle compte démontrer que la même œuvre, la sienne, présentée comme celle d'une femme n'est pas gage de qualité mais qu'en tant que celle d'un homme, elle remporte un franc succès.

Siri Hustvedt a ce talent, déjà expérimenté dans Tout ce que j'aimais (2003), de décrire des œuvres d'art à un tel point, que le lecteur ne sait plus si elles sont réelles ou non. Dans un monde flamboyant, cette notion est encore plus présente puisque le roman prend la forme de l'essai universitaire deT. S. Hess, sur Harriet Burden après sa mort et n'est que témoignages de ses proches, critiques du monde de l'art, extraits de ses carnets personnels, etc. Un chapitre est un interview, le suivant un poème, puis un récit, cette narration rend la lecture dense mais le récit se construit petit à petit, et on prend plaisir à recueillir les points de vue dans l'affaire des Masques, qui fut sujet à de nombreuses polémiques.

Un monde flamboyant est, avec ses nombreuses références culturelles et intellectuelles, une lecture intense mais reste totalement accessible et captivante. Un roman qui fait perdre les notions de réalité, qui interroge sur bien des choses comme la normalité, l'identité, ou le processus créatif...
Bref, encore un ouvrage qui montre le talent de Siri Hustvedt, à découvrir d'urgence !



mercredi 10 septembre 2014

Elvis, petite musique de rentrée



 




Merci à Caroline De Mulder pour avoir remis Elvis Presley au goût du jour. J'ai pu illuminer des trajets de métro au cours de ma lecture, réchauffer des soirées de fin d'été au doux son du rock and roll. Avec Bye Bye Elvis son troisième roman, cette auteur belge confirme son talent et on apprécie vraiment !














En croisant l'histoire d'Yvonne et de l'unique Elvis, Caroline De Mulder crée une faille temporelle surprenante et très plaisante. On suit la star de son enterrement à sa jeunesse dans le Mississipi en passant par les cases amourettes frivoles, concerts assourdissants et heures passées à peaufiner sa coiffure.
Pendant ce temps, Yvonne reste toujours la même, prenant soin de l'allumé vieux John White pour qui elle travaille. Entrant dans sa vie pour la lui sauver, Yvonne voit se décharner un homme qui vit en plein délire de cures de jouvence et richesses factices. Yvonne qui n'a plus rien à perdre depuis la mort de son mari, se laisse embarquer dans l'histoire de cet homme et tente autant que faire se peut de le ramener à la raison.
Le vieil homme et l'éternel jeune chanteur ont en commun une passion des médicaments, un amour des femmes, et peut-être plus...





Elvis est présenté comme un sex symbol, un fils aimant, un drogué, un détraqué sentimental, une star internationale et intemporelle, un homme, un garçon, une icône, un bègue, un chanteur de talent, un acteur raté, un soldat, une diva, un animal... Un tel personnage se doit d'être lu sous toutes ces coutures !


 




Poésie qu'est ce roman aux phrases courtes, à l'étrange construction. Plaisir qu'est cette lecture, on entre si vite dans l'histoire, on enchaîne les mots les lignes les pages avec plaisir douceur et sans s'en rendre compte. Et puis un beau matin, le livre est terminé. Mon devoir commence donc ici, vous faire savoir qu'il est à lire, qu'Elvis Presley est toujours à écouter, que la rentrée littéraire contient des bijoux et que ce livre en fait partie.

A vos lunettes, prêts, feux, LISEZ !